Applications digitales : quand les sauveteurs citoyens deviennent des éléments essentiels dans la chaîne de survie
Il suffit d’une notification sur le téléphone pour que la mobilisation citoyenne se mette en marche. Sauv Life, Staying Alive et Permis de sauver ces applications font désormais partie de la chaîne de secours et leur déploiement est exponentielle au sein des services de secours
C’est presque devenu un réflexe dans la prise en compte d’un appel d’urgence. Dès qu’ils reçoivent une demande de secours d’urgence (arrêt cardiaque, malaise), les services de secours dotés des applications envoient les secours appropriés et, en parallèle, déclenchent l’une des applications. Grâce à la géolocalisation, les volontaires identifiés aux alentours reçoivent alors une alerte. S’ils sont dans la possibilité d’y répondre, ils seront alors guidés vers la victime pour débuter les indispensables premiers gestes de secours.
Réduire le temps de no-flow
D’après les chiffres de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), en 2023 l’application Staying Alive comptabilisait 350 000 personnes inscrites et 750 000 pour Sauv Life. Qu’ils soient des professionnels du soin, de la santé ou des secours ou qu’ils n’aient que des connaissances de base en secourisme, les profils inscrits sont variés.
L’objectif de ces applications est de réduire le temps de no-flow, c’est-à-dire cette période où aucun geste de réanimation n’est effectué. L’activation massive de ces différentes applications permet de faire réaliser le massage cardiaque. Les résultats sont probants, c’est en tout cas ce que démontre une étude menée par des professionnels des urgences du CHU de Poitiers en juillet 2024 dans la revue Resuscitation. Les chercheurs se sont basés sur 170 patients (sur une période de 2018 à 2023) pris en charge par les SAMU-SMUR de la Vienne (86), des Deux-Sèvres (79) et de la Charente (16) pour lesquels il y a eu une récupération de rythme cardiaque. Ils ont alors comparé les diagnostics des patients ayant bénéficiés de l’intervention d’un citoyen sauveteur grâce à l’application Sauv Life à ceux sans intervention. “Le concours d’un citoyen sauveteur permet de gagner de 5 à 10 minutes avant l’arrivée des urgences, améliore la survie avec un bon pronostic neurologique. Les patients sont cinq fois plus nombreux que dans le groupe sans intervention de citoyen”, rapporte l’étude.
Cet état des lieux conforte l’idée selon laquelle la mise en place de ces applications devrait être systématique lors des déclenchements des secours sous la supervision à distance des opérateurs du 15, du 18 et du 112.
En 2023, Staying Alive a recensé 20 000 demandes d’interventions contre 40 000 pour Sauv Life. Aujourd’hui, la première est déployée dans 80 départements contre 74 (y compris dans 4 Drom) pour la seconde.
Source : Étude parue en juillet 2024 dans la revue Resuscitation et intitulée : « Automatic mobile phone alerting of citizen rescuers using a nationally deployed software can improve neurological outcome and survival of out-of-hospital cardiac arrest ».
Sauvlife
A vu le jour en 2018 et a été créée par le docteur Lionel Lamhaut, médecin urgentiste à Paris. L’application Elle vise à renforcer la chaîne des secours en cas d’arrêt cardiaque, en mettant à disposition des citoyens les outils et les connaissances nécessaires pour agir rapidement et efficacement.
Staying Alive
A vu le jour en 2010. Initialement l’application permettait de géolocaliser les défibrillateurs. Après avoir créé Staying Alive en 2010, il a poursuivi et enrichi l’application avec l’idée de pouvoir sauver des victimes d’arrêt cardiaque en créant le Bon Samaritain. En 2024, Le Bon Samaritain disparaît pour laisser place à Staying Alive. Depuis trois ans, la (DGSCGC) subventionne l’application.
Permis de sauver
A vu le jour en 2028 et a été créée sous l’impulsion d’un sapeur-pompier lyonnais, Ganème Asloune.
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